Mendelssohn (1809-1847)

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Felix Mendelssohn en 1846 par Eduard Magnus.

Jakob Ludwig Felix Mendelssohn Bartholdy, plus couramment appelé Felix Mendelssohn (parfois Félix avec accent), né le 3 février 1809 à Hambourg et mort le 4 novembre 1847 à Leipzig, est un chef d'orchestre, pianiste et compositeur allemand du début de la période romantique. Il est le petit-fils du philosophe Moses Mendelssohn, le fils du banquier et philanthrope Abraham Mendelssohn Bartholdy et le frère de la compositrice Fanny Mendelssohn.

Après des succès précoces en Allemagne, il voyage dans l'Europe entière et est particulièrement bien accueilli en Grande-Bretagne, où, au cours de ses dix visites, sont créées plusieurs de ses œuvres majeures. Contemporain de Liszt, Wagner et Berlioz, il laisse une œuvre très féconde pour sa courte vie de 38 ans (symphonies, concerti, oratorios, ouvertures, musique de scène, œuvres pour piano seul, œuvres pour orgue seul et musique de chambre). Sa notoriété repose sur quelques-uns de ses plus grands chefs-d'œuvre : l'ouverture et la musique de scène pour « Le Songe d’une nuit d’été », l'ouverture « Les Hébrides », les symphonies « italienne » et « écossaise », les oratorios « Paulus » et « Elias », le second Concerto pour violon en mi mineur, op. 64, l'Octuor à cordes et le Trio no 1 en ré mineur, op. 49.

Il a participé à la redécouverte de la musique baroque et surtout de Jean-Sébastien Bach et Georges-Frédéric Haendel. Il est notamment l'un des premiers compositeurs de son temps à renouveler l'art du contrepoint, ce qui lui vaut parfois d'être considéré comme « le classique des romantiques ». Après une longue période de dénigrement relatif due à l'évolution des goûts musicaux, à l'antisémitisme du XIXe siècle et du XXe siècle et à l'interdiction par les nazis de jouer sa musique, il est redécouvert dans la deuxième moitié du XXe siècle et reconnu comme un compositeur majeur de l'ère romantique.

À l'issue de la première représentation de l’Écossaise, il est considéré par Wagner, compositeur antisémite pourtant habituellement porté aux critiques virulentes à son encontre, comme un « paysagiste de première classe ».

10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le compositeur

Saviez-vous que le compositeur Felix Mendelssohn était aussi un excellent dessinateur ? Ancien élève du philosophe Hegel ? Ami de Schumann et cible des critiques de Wagner ? Voici 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le compositeur d'Elias, ou encore des Romances sans paroles.

Felix Mendelssohn ? « Notaire élégant et facile » selon Claude Debussy, compositeur d'une « musique qui regarde toujours en arrière » pour le philosophe Frédéric Nietzsche. A priori, l’œuvre et la personnalité de Mendelssohn ne devraient pas piquer notre curiosité ... Mais que lui reproche-t-on exactement ? D’avoir remis au goût du jour de nombreux chefs-d’oeuvre du passé ? D’avoir composé quelques-unes des plus belles perles musicales du siècle romantique : Romances sans parole, Le Songe d’une nuit d’été, Concerto pour violon n°2 en mi mineur ?

Voici 10 (petites) choses pour mieux appréhender la personnalité et l’oeuvre de Felix Mendelssohn, importante figure musicale du XIXe siècle.

Un grand-père philosophe

Felix Mendelssohn naît le 3 février 1809 à Hambourg, en Allemagne, dans une famille aisée et cultivée. Parmi ses illustres aïeux, un certain Moses Mendelssohn, son grand-père, qui fut avec Emmanuel Kant l’un des grands philosophes de l’Aufklärung, équivalent germanique du mouvement des Lumières. Surnommé le “Luther juif”, Moses Mendelssohn s’intéresse à des sujets variés (métaphysique, esthétique, politique, théologie…) avec pour fil conducteur le questionnement de son héritage juif.

Portrait du philosophe Moses Mendelssohn (1729 - 1786), surnommé le "Luther Juif" ou "le Socrate de Berlin".

Portrait du philosophe Moses Mendelssohn (1729 - 1786), surnommé le "Luther Juif" ou "le Socrate de Berlin". © Getty - Peinture d'Anton Graff, en 1771.

Petit protégé de Goethe

1821. Felix n’a que 12 ans lorsqu’il est présenté à Johann Wolfgang von Goethe. L’illustre poète est connu pour garder ses distances avec les compositeurs - Beethoven, Schubert et Weber (méprisant ouvertement ce dernier) - mais il se prend d’affection pour le petit Mendelssohn. S’en suivront plusieurs rencontres jusqu’au décès de Goethe en 1832.

« Il faudrait que je fusse un insensé pour regretter le temps que je passe avec lui [Goethe]. Aujourd’hui je dois lui jouer du Bach, du Haydn et du Mozart, et le conduire ainsi jusqu’à nos jours, comme il le dit lui-même » (Lettres inédites de Mendelssohn, traduites par Abraham-Auguste Rolland, Lettre première, Weimar, le 21 mai 1830).

Carnets de voyage

Felix Mendelssohn est un brillant musicien, mais aussi un excellent dessinateur. Enfant, il se distingue dans toutes les activités (natation, équitation, échecs, piano, dessin, etc.), et bien qu’il ait choisi la musique pour métier, il n’abandonne pas pour autant ses crayons et ses pinceaux.

En 1829, après ses années de formation musicale et intellectuelle, Mendelssohn part en voyage à travers l’Europe : Angleterre, Ecosse, France, Italie et Suisse. Il relate chacun de ses périples dans de longues lettres adressées à ses proches et agrémentées de nombreux dessins.

« Je veux dessiner chaque jour, afin d’emporter avec moi les croquis des endroits dont je désire conserver le souvenir », (Lettres inédites de Mendelssohn, traduites par Abraham-Auguste Rolland, Lettre XXIII, Rome, le 1er mars 1831).

Dessin daté du 2 août 1829, pendant son séjour en Ecosse. Extrait du journal de Mendelssohn.

Dessin daté du 2 août 1829, pendant son séjour en Ecosse. Extrait du journal de Mendelssohn. © Getty

Mendelssohn : Symphonie n°4 "Italienne" sous la direction de Myung-Whun Chung

Homme de lettres

Dans une lettre adressée à sa compagne Marie d’Agoult, le compositeur Franz Liszt décrit ainsi son confrère Mendelssohn : « un homme d’un talent remarquable et un esprit très cultivé. Il dessine merveilleusement, joue du violon et de l’alto, lit couramment Homère en grec et parle avec facilité quatre ou cinq langues ».

Compositeur, dessinateur, homme de lettres, passé par un cursus d’histoire et géographie à l’université de Berlin et ancien élève du philosophe Hegel. Mais que ne sait donc pas faire Felix Mendelssohn ?

Non pas qu’il ait des difficultés à s’exprimer, au contraire, on le sait brillant orateur, mais le compositeur se méfie du pouvoir des mots, de leur incidence, refusant ainsi tout discours autour de son oeuvre.

Signature de Mendelssohn à la fin d'une lettre adressée au violoniste Joseph Joachim, en 1844.

Signature de Mendelssohn à la fin d'une lettre adressée au violoniste Joseph Joachim, en 1844. © Getty

Susceptible

Mendelssohn se méfie de la puissance des mots, et en particulier ceux de la critique. On le dit d’ailleurs susceptible. Pas facile, en effet, pour un ancien enfant prodige, doué en tout, fierté de la famille, de se confronter aux commentaires extérieurs.

Par exemple, en 1827, lorsque le jeune Mendelssohn assiste à la première de son singspiel* Les Noces de Camacho et qu’il se rend compte que la performance est un désastre, il quitte le théâtre avant la fin de la représentation, ne prenant même pas la peine de venir saluer. Gardant de cette soirée un goût amer, il ne composera plus jamais pour le théâtre lyrique.

*Un singspiel est une œuvre lyrique en langue allemande, caractérisée par l'alternance entre passages parlés et chantés.

Un garçon dans le vent

Liszt et Chopin ont été adoptés par la France. Felix Mendelssohn, lui, est le chouchou de l’Angleterre. C’est en 1829, à l’âge de 20 ans, que le compositeur allemand se rend pour la première fois outre-Manche. Sa personnalité courtoise comme sa musique élégante y sont aussitôt très appréciées. Son Ouverture du Songe d’une nuit d’été, composée en 1826 d’après la pièce de William Shakespeare, y est notamment très applaudie.

D’années en années, de séjours en séjours, Felix Mendelssohn se hisse au rang des compositeurs les plus populaires du Royaume-Uni, devenant même le favori et l’invité régulier de la Reine Victoria et du Prince Albert.

Schumann, entre amitié et rivalité

A la fin des années 1830, Felix Mendelssohn s’établit à Leipzig (Allemagne), où il prend la fonction de directeur du Gewandhaus, la plus grande salle de spectacle locale. C’est aussi à Leipzig qu’il fait connaissance avec le compositeur Robert Schumann.

Schumann ne cache pas sa fascination pour le talent de Mendelssohn, le qualifiant de « Mozart du XIXe siècle », mais ce dernier garde ses distances, préférant par exemple le vouvoiement au tutoiement familier. Mendelssohn ne cesse par ailleurs de vanter le talent de Madame Schumann, Clara, qu’il invite plus d’une vingtaine de fois à se produire sur la scène du Gewandhaus. Une admiration réciproque entre Felix et Clara qui n’est pas sans susciter la jalousie de Robert.

 

Clara Schumann (née Wieck) et son mari Robert Schumann. Tous deux pianistes et compositeurs, ils forment l'un des plus célèbres couples de la période romantique.

Clara Schumann (née Wieck) et son mari Robert Schumann. Tous deux pianistes et compositeurs, ils forment l'un des plus célèbres couples de la période romantique. © Getty

Wagner, ou la critique antisémite

Mendelssohn n’ignore pas l’antisémitisme dont il peut faire l’objet. Enfant, son père l’a d’ailleurs converti au protestantisme pour éviter que sa carrière ne souffre d’une quelconque forme de discrimination. Mais il n’imagine certainement pas la violente campagne antisémite dont il fera l’objet quelques années après sa mort.

En 1850, le compositeur Richard Wagner publie Le Judaïsme dans la musique, un article dans lequel il s’en prend aux musiciens juifs, notamment Mendelssohn. « Le Juif [...] devra se contenter d’imiter, de répéter », écrit-il, reprochant ainsi à Felix Mendelssohn de n’avoir aucune « faculté créatrice » et « de calquer toutes les particularités essentiellement propres à ses prédécesseurs et déprendre ceux-ci comme modèles à suivre. »

 

Malgré la reconnaissance unanime de son génie artistique, la personnalité du compositeur Richard Wagner a fait et fait encore l'objet de controverses.

Malgré la reconnaissance unanime de son génie artistique, la personnalité du compositeur Richard Wagner a fait et fait encore l'objet de controverses. © Getty - Hulton Archive

Acteur du présent

Certes, Felix Mendelssohn s’est davantage employé à remettre au goût du jour les splendeurs du passé (celles de Bach et Haendel, notamment) plutôt qu’à promouvoir une musique nouvelle, tournée vers l’avenir.

Ce qui préoccupe finalement notre compositeur, c’est la diffusion de la musique, que ce soit par le biais de l’enseignement ou des concerts. A Leipzig, dans la salle qu’il dirige, toutes les œuvres sont mises à l’honneur : celles de Bach comme celles de ses contemporains. A Leipzig toujours, Mendelssohn créé un conservatoire de musique où il dirige la chaire de composition et de piano, et ce, jusqu’à sa mort.

 

Le 4 novembre 1972, en l'honneur de son fondateur, l'école de musique de Leipzig a pris le nom de "École supérieure de musique et de théâtre Felix Mendelssohn Bartholdy".

Le 4 novembre 1972, en l'honneur de son fondateur, l'école de musique de Leipzig a pris le nom de "École supérieure de musique et de théâtre Felix Mendelssohn Bartholdy" - Bertram Kober.

Fanny, dans l’ombre de Felix

Aînés des cinq enfants de la famille Mendelssohn, Fanny et Felix partagent un même talent pour la musique. Alors que celui de Felix est encouragé, mis en avant, celui de Fanny reste dans l’ombre. Car en ce début de XIXe siècle, il n’est pas bien vu pour une jeune femme de bonne famille d’être exposée, au devant de la scène. « La musique restera pour toi un ornement », déclare ainsi le père à sa fille, l’année de ses 15 ans.

Fanny épouse le peintre Wilhelm Hensel qui encourage son activité musicale mais ne peut aller à l’encontre du verdict familial. Les quelques lieder qu’elle compose sont ainsi publiés sous le nom de son frère. Mais tel un seul être en deux moitiés, l’une masculine, l’autre féminine, Felix ne pourra jamais vivre sans Fanny. Lorsque celle-ci succombe à une attaque cérébrale en mai 1847, il sombre dans le plus profond désespoir et décède quelques mois plus tard du même mal, à l’âge de 38 ans.

Portrait de Fanny Hensel (née Mendelssohn) (1805 - 1847).

Portrait de Fanny Hensel (née Mendelssohn) (1805 - 1847). © Getty - Heritage Image

Benjamin Britten

Britten (1913-1976)

Edward Benjamin Britten (1913-1976) est un compositeur, chef d'orchestre, altiste et pianiste britannique. Il est souvent considéré comme le plus grand compositeur britannique depuis Henry Purcell.
Beppi di Marzi

De Marzi (1935- )

Comme compositeur, il a écrit, paroles et musique, une centaine de pièces chorales. Son œuvre la plus célèbre, Signore delle cime, a été traduite dans de nombreuses langues et chantée dans le monde entier.
Gabriel Fauré

Fauré (1845-1924)

Gabriel Fauré est considéré comme le maître de la mélodie française.
Felix Mendelssohn

Mendelssohn (1809-1847)

Mendelssohn, un génie méconnu
Claudio Monteverdi en 1640

Monteverdi (1567-1643)

Ses œuvres, essentiellement vocales, se situent à la charnière de la Renaissance et du baroque.
Wolfgang Amadeus Mozart

Mozart (1756-1791)

Mozart, un compositeur de génie ... pas si classique !
Giovanni Pierluigi Palestrina

Palestrina (1525 - 1594)

Alors que les chefs-d’œuvre de ses prédécesseurs seront oubliés, Palestrina continuera d’être interprété et de plus en plus apprécié. Il devient l’incarnation même d’un style qu’il n’a fait, en réalité, que prolonger avec génie. À tel point que, jusqu’à la fin du XIXème, on l’a considéré comme le père de la polyphonie.
John Rutter

Rutter (1945- )

L'œuvre de John Rutter est avant tout marquée par ses compositions pour chœur.
Franz Schubert en 1875

Schubert (1797-1828)

Son répertoire comprend plus de six cents "Lieder", composés sur des textes des plus grands poètes de la langue allemande.
Giuseppe Verdi

Verdi (1813-1901)

Certains de ses thèmes sont depuis longtemps inscrits dans la culture populaire comme « La donna è mobile » de Rigoletto, le « Brindisi » de La traviata, le « Va, pensiero » de Nabucco ou la « Marche triomphale » d'Aïda.
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