Choristes, acteurs, quidam : COVID-19, tous touchés !

Par Le 27/04/2020 0

Un article du Los Angeles Times (29 mars 2019) vient apporter un argument supplémentaire à la transmission potentielle du virus Covid 19 par des « gouttelettes respiratoires » en dehors même d’éternuement, de toux. Début mars, alors que dans cette région du comté de Skagit des Etats-Unis, aucun cas de Covid 19 n'a été signalé, que les grands rassemblements ne sont pas encore interdits, les dirigeants de la chorale de cette localité décident de maintenir la répétition hebdomadaire. Néanmoins, à une heure de route de là, à Seattle, on déplorait déjà plusieurs décès. Le chef de la chorale convie les 121 choristes à la répétition habituelle et 60 chanteurs étaient présents ; la répétion s'est déroulée normalement quoiqu' avec des mesures de précaution telles que la désinfection pour les mains à l'entrée de la salle de répétition et la demande de s'abstenir de la poignée de main et des habituelles embrassades propres à la convivialité de ces moments partagés.

« Près de 3 semaines plus tard, 45 d'entre eux ont été diagnostiqués avec le COVID-19 ou en présentent les symptômes, au moins trois ont été hospitalisés et deux sont morts. »

Les autorités sanitaires du comté ont conclu « que le virus était presque certainement transmis par l'intermédiaire d'une ou plusieurs personnes ne présentant pas de symptômes ». En effet, 8 personnes présentes à la répétition ont déclaré que « personne ne toussait, n'éternuait ou ne semblait malade. Chacun était venu avec ses propres partitions et avait évité tout contact physique direct ». Les experts ont déclaré que « cette transmission au sein de cette chorale est conforme à un ensemble croissant de preuves que le virus peut être transmis par des aérosols - des particules de moins de 5 micromètres qui peuvent flotter dans l'air pendant des minutes ou plus. »

Une étude publiée le 17 mars 2020 dans le New England Journal of Medicine a révélé que lorsque le virus était en suspension dans un brouillard dans des conditions de laboratoire, il restait « viable et infectieux » pendant trois heures - bien que les chercheurs aient déclaré que cette période ne dépasserait probablement pas une demi-heure dans des conditions réelles. L'un des auteurs de cette étude, Jamie Lloyd-Smith, un chercheur de l'UCLA spécialisé dans les maladies infectieuses, a déclaré qu'il est possible que l'action de respiration forcée lors du chant ait dispersé dans la salle de répétition des particules virales qui ont été largement inhalées. « On pourrait imaginer qu'en essayant vraiment de projeter votre voix, vous projetteriez aussi plus de gouttelettes et d'aérosols », a-t-il dit.

Cet  article vient nous rappeler la haute contagiosité de ce virus et qu'au-delà d'éternuement, toux, contact, la simple projection vocale lors du chant, mais vraisemblablement de la simple parole, présente un risque. Les trois-quarts de choristes ont été contaminés à l'occasion d'une simple répétition de chant. C'est un argument supplémentaire pour que les instrumentistes à vent soient également attentifs à leur pratique et suivent les conseils de ce collectif de médecins : « continuez à jouer de votre instrument et à l’enseigner mais en privilégiant les pratiques solitaires, online pour l’enseignement, et ce dans une pièce bien ventilée. »

Rédacteur Docteur Arcier pour © Médecine des Arts - 715 chemin du quart 82000 Montauban (France) - Tél. 33 (0)563200809 - Fax. 33 (0)563912811 - E-mail : mda@medecine-des-arts.com - site web : www.medecine-des-arts.com

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